Nécessité ou perte de temps ?
Que penser aujourd’hui de l’allaitement ?
Un débat plus que jamais d’actualité,
Elisabeth Badinter, écrivain, philosophe et mère de trois enfants, semble avoir trouvé le nouveau fléau machiste : l'allaitement. Pour elle, tout est dû à un « nouveau naturalisme » qui veut « culpabiliser » les femmes et les enfermer dans leur rôle de mère. Une thèse qu'elle développe longuement dans son dernier ouvrage : « Le conflit, la femme et la mère » (Flammarrion)
« Il s'est développé, ces 30 dernières années, un modèle de mère idéale avec de nouvelles obligations de plus en plus lourdes pour se conformer à la nature », dit-elle. Et de dénoncer une « décision de l'OMS et de l'Unicef à la suite de pressions très fortes d'associations d'origines américaine en particulier lié au mouvement chrétien traditionaliste ».
Son refus de la femme soumise à un machisme ambiant la pousse à rejetter pêle-mèle les couches lavables, les petits pots préparés maison et l’allaitement :
« On fait passer nature avant les libertés féminines (…) ces couches jetables ont été un des aspects de la libération des mères », s'insurge la philosophe.
Et les écolos en prennent pour leur grade et notamment Cécile Duflot, secrétaire nationale des Verts . « La bonne mère écologique pour Mme Duflot, c'est une femme qui allaite, lave elle-même ses couches, fait des brocolis bio pour ses enfants » lance-t-elle voulant sans doute ironiser à propos de valeurs, sommes toutes responsables.
L’allaitement victime de Vichy ?
Claude Didierjean Jouveau est animatrice en France de la Leche League, association d'information et de soutien aux femmes qui aillaitent. En 2003, elle avait publié un article pour la revue Spirale, sur les relations des féministes à l’allaitement.
« Les rapports entre féminisme et allaitement n'ont jamais été simples, et ont beaucoup varié selon les époques et les pays », y explique-t-elle, avant d'évoquer les militantes du début du siècle dernier, favorables à l'allaitement, puis celles de l'après-Vichy, qui s'y sont au contraire opposées par rejet de la politique familiale de Pétain.
“Tu es féministe et tu allaites ? Mais qu'est-ce que tu fous ? ”
Nombreuses sont les femmes aujourd’hui assumant totalement leur féminisme et leur féminité à entendre ce genre de réflexions.
Et que dire de celles qui allaitent dans un lieu public : Au Planning familial, Anne, une conseillère féministe explique que, pour elle, la pression est aujourd'hui très forte : - « L'image de la mauvaise femme qui allaite est quand même bien présente. Combien de fois, on entend “Comment ça vous allaitez dans un espace public ? Vous n'avez pas honte ? ” »
De quoi agacer encore plus Marie-Sophie : « Ça choque beaucoup les gens qu'on montre un sein dans la rue. En revanche, les femmes à poil sur les affiches publicitaires, ça ne choque pas. »
Alors, faut-il jeter le bébé avec l’eau du bain ?
Deux visions de la femme inconciliables ?
Serions-nous devant deux camps qui s’affrontent : d’un côté les féministes et de l’autre les féminines-écolos ?
Si allaiter est féminin, ce n’est pas féministe, est-ce bien certain ?
Les femmes ont-elles encore de nos jours si peu confiance en elles qu’elles craignent d’être rejetées dans l’obscurantisme des plus belles années de Vichy si elles souhaitent allaiter leur bébé ?
La bonne question à se poser est comment une femme d’aujourd’hui, cultivée, indépendante, réfléchie et responsable peut-elle craindre d’être reléguée au niveau d’une « vache à lait », belle expression trouvée sous la plume d’une féministe…, si elle allaite son bébé ? Le statut de la femme dans notre société est-il donc encore si fragile, la faute à qui ?
Ne pourrait-on envisager un nouveau modèle social, moins radical, qui permettrait à notre société de réconcillier la mère et la femme ? Pourquoi trancher ? Pourquoi une femme qui travaille, intelligente et indépendante ne pourrait-elle faire valoir sa féminité et son rôle primordial de mère ? Si de ces points de vue purement intellectuels le choix entre féminité et féminisme est encore difficile à faire, la différence entre l’allaitement maternel et l’alimentation du nourrisson par les laits artificiels devrait aider à y voir plus clair.
Lire : L’avis du Naturopathe
Faut-il allaiter son enfant ?
Indubitablement : oui ! Peut-on facilement allaiter son enfant ? la réponse est plus nuancée.
Sans nier les problèmes engendrés par l’allaitement et liés au contexte social : le regard de la société : les amis, la famille, les patrons, voire même le monde médical qui ne comprennent pas toujours le choix de l’allaitement mais aussi le manque de temps, les congés parentaux sans doute trop courts, l’organisation des tétées difficile à gérer et sans plus occulter non plus les difficultés d’ordres physiques pour la mère : douleurs aux seins, développement de la poitrine –parfois gênante-, libido diminuée voire inexistante, fatigue, nuits sans repos véritable, sans escamoter donc toutes ces difficultés, il est absolument indéniable que l’allaitement maternel est le meilleur facteur de bonne croissance tant physique que psychique du bébé.
Toutes les difficultés, tous les problèmes liés à l’allaitement sont des soucis passagers alors que les bienfaits de l’allaitement pour le bébé sont une épargne sur sa santé et ce toute sa vie durant. Nombreux sont aujourd’hui ceux qui se demandent si l’apparition de toutes les maladies auto-immunes (liées au Défenses-Immunitaires) ne serait pas en grande partie dûes à une alimentation du nourrisson aux laits artificiels et d’aucun vont plus loin et font des recherches quant aux facteurs d’agressivité chez l’enfant et l’adulte liés à l’alimentation du bébé.
Alors bien sûr, Elisabeth Badinter et avec elle toutes les féministes ont raison : il est hors de question de ravaler la Femme au rang de « vache à lait » mais faut-il pour cela rejetter en bloc le fait que nous soyons des mammifères, que les femmes qui accouchent ont ensuite des montées de lait et que celui-ci soit le meilleur pour la santé de leur enfant ? Quant à être féministe ne peut-on, dans le même temps, être justement une femme responsable et réfléchie. Les dictats du féminisme refusent-ils à ce point la réflexions et, sous couvert de féminisme, doit-on rejetter une primo-alimentation bénéfique pour le nourrisson, puis une alimentation variée, faite maison et bio pour ses enfants ? Quant aux couches culottes chacun sait qu’elles sont une pollution environnementale incontrôlable et il existe aujourd’hui des machines à laver le linge qui ne seront pas rebuter de laver des couches lavables.
La vie est faite de choix. Ce qui semblait vrai hier ne l’est plus forcément aujourd’hui.
Les récentes recherches médicales ont prouvés tous les bienfaits de l’allaitement, d’autres prouvent en ce moment même les dégâts considérables des phyto-sanitaires et autres ajouts chimiques dans notre alimentation, avec l'émergeance des maladies dégénératives et des maladies chroniques, et l’on est aujourd’hui catastrophés devant ces couches culottes qui flottent jusque dans nos océans, faut-il donc s’arquebouter sur des revendications féministes qui, si elles étaient justes il y a 30 ans, deviennent aujourd’hui obsolètes et ne sont plus que des préjugés.
Les femmes ont menées un juste et difficile combat pour sortir de l’obscurité dans laquelle les avaient plongé la majeur partie de la gent masculine, elles ont aujourd’hui un nouveau combat à mener : celui du respect et de la préservation de la santé de leur enfant.
Grâce à la Loi Veil sur l’IVG votée en 1975, grâce à des femmes comme Elisabeth Badinter, Gisèle Halimi, grâce au Planning Familliale, grâce à ces milliers de femmes qui ont combattu jusque dans leurs foyers, les femmes ont, en en vingt et unième siècle, des acquis indéniables, elles ont enfin (-pour la plupart-) le choix et avec la contraception et le droit à l’avortement, leur corps leur appartient vraiment.
Ces combats ont été menés aux noms de l’Egalité et de la Liberté, il ne serait que justice que les femmes qui souhaitent, aujourd’hui, allaiter bénéficient, elles aussi, de l’Egalité et de la Liberté de choix dans le respect de celui-ci et ne soient pas traitées de « vaches à lait » par d’autres femmes qui n’ont pas fait le même choix qu’elles.
Laurane.
La Naturopathie et L 'ALLAITEMENT
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